Avec ses films, ses pièces sonores,
ses installations, et ses documentaires radiophoniques François
Martig s'inscrit dans une pratique protéiforme axées sur les
politiques économiques, mémorielles et esthtétiques qui déterminent
secrètement le territoire et notre rapport à l'environnement. Il
collabore aussi avec d’autres artistes sonores et il est également
ingénieur du son pour le cinéma et l'audiovisuel.
___
François Martig’s work uses a wide
range of media, from sculptural and sound installations to radio
documentaries and photography, in order to react on the specific
social and geographical context in which it is shown. In addition to
his visual work, he produces live sound and music performances as
well as soundtracks combining soundscapes, field recordings,
electro-acoustic and noise music. He's also sound operator for
movies.
Centre Pompidou-Metz (F) /
Stadtgalerie, Saarbrücken (D) / Kunstlerhaus Bethanien, Berlin (D) /
NCCA Kaliningrad (RU) / WIELS, Bruxelles (B) / Emil Filla gallery,
Usti nad Labem (CZ) / Museums Quartier, Vienne (AU) / MAMCS,
Strasbourg (F) / FRAC Lorraine (F) / Frac Alsace (F) / BPS22,
Charleroi (B) / Carré Rotondes, Luxembourg (LU) / Les Halles de
Schaerbeek, Bruxelles (B) / HIFA, Wuhan (CN) / Mestna Gallery,
Ljubljana (SLO) / HIAP, Helsinki (FIN) / L'EDEN, Charleroi (B) /
Regart, Lévis (CA) / AVATAR, Québec (CA) / Instants Chavirés,
Montreuil (F) / Happy New Ears, Kortrijk (BE) / SHARE, New York (US)
/ La Fabrique, Nantes (F) / Arts Stays, Ptuj (SLO) / DUNKERQUE 2013
(F) / Espace Multimédia Gantner, Bourogne (F) / Nuit Blanche 3, 4,
5, Metz (F) / Festival Musiques Volantes, Metz (F) / La Plate-Forme,
Dunkerque (F) / Ososphère, Strasbourg (F) / IMAL, Bruxelles (B) / la
pommerie, St Sétiers (F) / Citysonics, Mons (B) / Silence radio (B)
/ RADIA ...
NEWS
LA FORÊT COMMUNE
SaarArt2023 /
moderne galerie,saarbrücken (d)
Installation vidéo et
sonore documentaire qui nous plonge au cœur de la crise du monde
forestier qui est moins connue du grand public que la crise de
l’agriculture. Ce n’est que depuis les sécheresses récentes et
méga-feux dûs au dérèglement climatique que la société porte enfin
un regard interrogateur sur ces espaces industrialisés et
globalisés.
Des citoyens tentent d’inventer une forêt de demain face au
dérèglement climatique, à la dégradation des écosystèmes et des
paysages, et à l’industrialisation et la standardisation des forêts
dues principalement à la volonté de rentabiliser financièrement
cette nature en ce groupant dans un Groupement Forestier Citoyen et
Écologique : une résistance d’un nouveau genre.
Unique car implanté au sein d’un Lycée Professionnel Ils tentent de
construire une forêt réellement multifonctionnelle et partagée,
permettant aussi la professionnalisation et l’autonomie des futurs
gestionnaires forestiers.
La forêt Commune est produite par la Moderne Galerie à Saarbrücken
et sera diffusée durant l’été 2023.
une série de
podcasts sur la frontière franco-luxembourgeoise (ESCH 2022)
Dans le cadre d'Esch 2022, capitale
européenne de la culture, François Martig a réalisé des podcasts à
partir d’enregistrements menés en 2021-22 avec le collectif de
recherches RemixPlace (Université du Luxembourg). Chaque épisode
donne à écouter un univers sonore peuplé de voix et de paysages
sonores. Ensemble, ils font découvrir les thèmes décrits comme
centraux par les résidents: cet El Dorado lorrain de l’ancienne vie
ouvrière transfigurée en navette transfrontalière quotidienne ou
comme cette nouvelle nature que constituent les anciens sites
sidérurgiques et miniers où la frontière y paraît bien anecdotique.
REMIX PLACE explore l'attachement des gens aux lieux dans la région
transfrontalière d'Alzette-Belval, en France et au Luxembourg. Il
utilise et mélange les disciplines de la géographie, de la
photographie et du théâtre pour explorer les lieux, et représente
les expériences, les histoires et les émotions des habitants
associées aux lieux.
RemixPlace regroupe artistes et chercheur.e.s universitaires :
Dr. Estelle Evrard, Project Manager
and Research Scientist, FHSE Department of Geography and Spatial
Planning University of Luxembourg _ Dr. Nathalie Bloch, Research
Scientist, FHSE Department of Humanities University of Luxembourg _
François Martig, Visual and Sound Artist and director (radio and
film) _ Dr. David Schalliol, Associate Professor Department of
Sociology and Anthropology, photographer, St. Olaf College _ Dr.
Monika Dobrowlanska, Director and playwright Founder of the theatre
group multicultural city in Berlin _ Dr. Koku Gnatuloma Nonoa,
Postdoctoral Researcher, FHSE Department of Humanities University of
Luxembourg _ Dr. Lise Landrin, Postdoctoral Researcher, FHSE
Department of Geography and Spatial Planning University of
Luxembourg _ Peter Voss Research facilitator FHSE Department of
Humanities University of Luxembourg _ Brigitte Batyko Research
Facilitator, FHSE Department of Geography and Spatial Planning
University of Luxembourg _ Noemie Prim Stagiaire FHSE Department of
Humanities University of Luxembourg
RemixPlace est à l'initiative de Dr.
Estelle Evrard et Dr. Nathalie Bloch
___
Chaud-humide-
froid-sec
festivalConstellationsde Metz2022
Cette exposition tente
un croisement entre botanique et colonialisme, en diffusant 4 pièces
sonores liées à la vie politique des pays d’où proviennent les
plantes présentées au sein des serres. Trois pièces sonores
spécialement créées pour Constellations sont diffusées,
ainsi qu’une quatrième pièce sonore réalisée en 2019 par Pali
Meursault et nommée Strikes, dédiée aux peuples en luttes contre
l’oppression néolibérale et la répression policière à Valparaíso au
Chili.
Acquis en 2022 par
le 49 Nord 6 Est - frac lorraine
expo en boîte #1
EXPO EN BOÎTE - Avec des œuvres
de la collection du 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine des artistes Boris
Achour, Rosa Aielo, Morgane Britscher, Penny Goring, François
Martig, Karolin Meunier, Luzie Meyer, Marianne Mispelaëre et Joshua
Leon
Le Frac Lorraine repense ses formats
d’expositions et inaugure un nouveau dispositif : les Expos en
boîte. Les autrices Elise Fontenaille, Fabienne Jacob et Wejdan
Nassif ont été invitées à imaginer des récits à partir d’œuvres de
la collection. Ces créations littéraires et les œuvres qui leur font
écho sont offertes aux publics. Chacun.e peut s’en emparer pour
découvrir les histoires et œuvres qui s’entremêlent.
Lorraine Coeur d'Acier
est un documentaire radiophonique créé par Francois Martig afin de
rendre un hommage à la lutte ouvrière qui s’est organisée grâce aux
« moyens du bord » par le biais de la piraterie radiophonique. Ce
qui intéresse François Martig de manière plus générale c’est
l’appropriation de l’outil technologique Low Tech comme puissant
liant social, libre et solidaire capable de soutenir la lutte
populaire engagée.
La création de cette pièce radiophonique, finalisée en 2011,
commémorait, avec quelques mois de retard l’anniversaire de cette
lutte sidérurgique et la libéra(lisa)tion des ondes de 1981.
Lorraine Coeur
d'Acier, ou LCA, est une radio pirate fondée le 17 mars 1979 par
les syndicats CGT des travailleurs de la ville de Longwy, en
France (Lorraine), pour lutter contre la fermeture des usines
sidérurgiques. La radio Lorraine Cœurd'Acier a adopté le principe
d'une antenne ouverte à la voix de tous. Animée par les
journalistes Marcel Trillat et Jacques Dupont,la radio émet
quelques heures par jour, en toute illégalité, depuis la mairie de
Longwy-Haut, l'émetteur étant placé au sommet du clocher de
l'église voisine. La particularité de cette radio résidait dans
son ouverture, le droit de réponse est une règle ; ainsi la prise
de parole n'était pas réservée aux seuls syndicats, quiconque
voulait intervenir le pouvait. La porte du studio était ouverte à
tous : ouvriers, militants ou sympathisants de gauche comme de
droite (sauf extrême droite), habitants, des communistes aux
religieux.
Mais la radio sait aussi mobiliser plusieurs milliers de personnes
en une demi-heure : dans les usines, les ouvriers, qui ont
installé des haut-parleurs, l’écoutent en permanence. Le
gouvernement tentera à deux reprises de brouiller ses programmes.
Cette radio fut un puissant liant social, libre et solidaire.
We Make Value est un
projet qui comporte 2 volets. Le premier volet photographique et
sonore a étéréalisé au Freeport du Luxembourg en 2016. L’autre volet
a été réalisé au Bangladesh en 2018.
Au cours de la dernière décennie et en particulier depuis la
crisefinancière survenue en 2008, les objets d’art sont devenus des
actifs financiers attractifs. L’amélioration des
techniqueslogistiques et la création de zones franches dotées de
cadres juridiques spécifiques ont encouragé cette évolution.
Nœudslogistiques, de la finance et de l’art, les zones franches sont
des lieux qui matérialisent et territorialisent des flux
globauxcomplexes. Le Freeport Luxembourg, crée en 2014 suivant le
modèle des ports francs de Genève et de Singapour, est un
exempleparadigmatique de cette territorialisation. Mais il s’agit
d’une territorialisation paradoxale, puisque dans le Freeport des
chosesconcrètes (des œuvres d’arts, des objets précieux, etc.) sont
transformées en pure valeur : elles sont, en quelque
sorte,dématérialisées.
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WE MAKE VALUE - Bangladesh
Pendant le tournage du court-métrage Rethink your clothes de
Charlotte Bruneau à Dhaka au Bangladesh j'ai enregistré,en tant
qu’opérateur son, des personnes travaillant dans l’industrie du
textile.
Ces enregistrements ont été utilisé pour le film mais ont donné
lieu, en parallèle, à une compositionsonore qui donne à entendre
l'atmosphère sonore à l'intérieur des usines de confection ainsi que
le récit du combat que mènentquelques ouvrières contre ces lieux
esclavagistes.
Environ 60 millions de personnes travaillent pour fabriquer nos
vêtements. 70%sont en Asie et 80% sont des femmes qui travaillent
souvent dans des conditions indignes. Les violations des droits de
l'hommes'accumulent: salaires de misère, harcèlement moral et
sexuel, répression syndicale, travail des enfants, horaires de
travail nonviables, accidents répétés, exposition à des substances
toxiques, pollution.
La campagne «Rethink your clothes» de Caritas Luxembourg / Fairtrade
Lëtzebuerg asbl s'inscrit dans cette démarchepour accroître la
responsabilité des entreprises et des clients, compte tenu des
impacts sociaux et environnementaux du secteur del'habillement dans
le monde. Le film Rethink your clothes a été produit par Caritas
Luxembourg en 2018.
___
nos
recits n'ont pas de prix
paroles sur le monde
d'avant et celui de demain
Résidences &
Parcours d'art contemporain en vallée du lot
15 juillet — 30 août 2020
Maisons Daura, St-Cirq Lapopie > MAGCP, Cajarc
" Une incitation à la
parole et à la subtilité de nos vies. Un véritable journal de
confinement, puis de déconfinement, ne vaut d’exister que s’il
permet de saisir le social. Nos récits n’ont pas de
prix sont comme des bouteilles à la mer jetées sur un répondeur
au numéro unique, mis en place afin de récolter les messages bruts
et brefs ou les réflexions profondes, d’ici ou d’ailleurs, sur le
monde d’avant, en changement, et sur le monde d’après, à construire.
"
En résidence pour Faire communs, Parcours d'art contemporain en vallée du Lot, François
Martig, artiste du son, vous invite à contribuer à cette
chronique du quotidien en temps de COVID19 d'où que vous soyez.
--
"Let's speak about the subtlety of our lives. A
lock down journal must talk about our society. Our stories are
priceless like bottles in the sea thrown on a answering machine, to
collect raw and brief messages or deep reflections, from here or
elsewhere, about the world before and after COVID-19 "
line producer nicaragua
florence jaugey (camila films)
production company calach
films
funded by luxembourg film
fund
82 minutes, Color, HDV, Pro Res 442
HQ, Stereo / 5.1
SYNOPSIS / While
a Chinese business-man wants to take control of the
inter-oceanic route in Nicaragua, actor and teacher Yemn
creates a play with the local kids to reflect on their
history, their identity and the country‘s future.
The mythic San
Juan river located between the Atlantic and Pacific oceans in
Nicaragua, symbolises 500 years of colonisation and exploitation
of resources and has seen over 70 canal projects fail. Now, a
Chinese businessman is attempting to control the inter-oceanic
route that Columbus had desperately been looking for when he
reached the West Indies, thus creating both discontent and hopes
for a better life amongst the Nicaraguans.
Actor and teacher Yemn returns to his native village El
Castillo and turns the fortress ruins overlooking the San Juan
river into a stage for the local youth theatre group, a
sanctuary for open discussion and critical thinking.
While their
families struggle with poverty and obligation to migrate to
wealthy neighbour Costa Rica in order to make ends meet, the
kids rehearse and write a play about their river’s history.They
improvise and embody the numerous travellers who tried to
control the river; pirates meet Spanish conquerors, American
engineers fight against Indigenous chiefs.
Between reality and fiction, the kids reflect upon essential
questions: What is their true identity? What can they learn from
History? And at a time where freedom of speech has been
repressed and a people’s revolt starts brewing, where is their
country going to?
--
SYNOPSIS / Alors
qu'un homme d'affaires chinois veut prendre le contrôle de la
route interocéanique au Nicaragua, l'acteur et enseignant Yemn
crée une pièce avec les enfants locaux pour réfléchir sur leur
histoire, leur identité et l'avenir du pays.
Le mythique
fleuve San Juan, situé entre les océans Atlantique et Pacifique
au Nicaragua, symbolise 500 ans de colonisation et
d'exploitation des ressources et a vu plus de 70 projets de
canaux échouer. Maintenant, un homme d'affaires chinois tente de
contrôler la route interocéanique que Columbus cherchait
désespérément lorsqu'il a atteint les Antilles, créant ainsi à
la fois du mécontentement et des espoirs pour une vie meilleure
parmi les Nicaraguayens.
L'acteur et
enseignant Yemn retourne dans son village natal, El Castillo, et
transforme les ruines de la forteresse surplombant la rivière
San Juan en une scène pour la troupe de théâtre de jeunes
locale, un sanctuaire pour la discussion ouverte et la pensée
critique.
Alors que
leurs familles luttent contre la pauvreté et l'obligation de
migrer vers le riche voisin Costa Rica afin de joindre les deux
bouts, les enfants répètent et écrivent une pièce sur l'histoire
de leur rivière. Ils improvisent et incarnent les nombreux
voyageurs qui ont essayé de contrôler la rivière; des pirates
rencontrent des conquérants espagnols, des ingénieurs américains
se battent contre des chefs indigènes.
Entre réalité
et fiction, les enfants réfléchissent à des questions
essentielles: quelle est leur véritable identité? Que
peuvent-ils apprendre de l'histoire? Et à un moment où la
liberté d’expression a été réprimée et où une révolte populaire
commence à se préparer, où va son pays?
Au travers des
différentes commémorations internationales, la première guerre
mondiale est sous les projecteurs depuis l’année 2014. Pourtant
cette grande guerre n’est pas seulement un moment historique que
l’on commémore au gré des décennies anniversaires mais bien un
événement crucial qui a changé notre rapport au territoire, à la
nature et au monde.
Toujours présent en plein cœur du paysage, ce documentaire de
création va nous donner à entendre des univers très sonores qui
sont toujours intrinsèquement liés à la grande guerre. Qui a
entendu parler du pistolet Browning M1910, fabriqué à l’époque à
la Fabrique Nationale d’Armes de Guerre de Herstal, l’arme qui a
déclencha la première guerre ? Qui voit encore ces paysages de
guerre comme le font ces démineurs qui récupèrent des dizaines
de tonnes de munitions chaque année? Qui sait à quel point la
pollution due au traitement des munitions d’après-guerre ronge
encore le département de la Meuse ?
Avec : Christian Ortner, directeur du Musée d’Histoire Militaire
de Vienne / Claude et Lydia Bourguignon, fondateurs du
Laboratoire indépendant d’analyse microbiologique des sols et
défenseurs d’une agriculture durable / Isabelle Masson-Loodts,
journaliste et réalisatrice / Philippe Ferry et Vincent
Riff, artificiers à la sécurité civile / Olivier Saint-Hilaire,
photographe / Daniel Hypolite, ancien maire du village de
Muzeray en Meuse.
--
World War I is
in the spotlight since the year 2014 through the various
international commemorations. The great war is not only a
historical moment but a crucial event that changed our relation
to the territory, nature and the world. The sound of war began
on June 28, 1914 with 2 shots of a Browning M1910 during the
assassination of Archduke Franz Ferdinand of Austria in Sarajevo
that often considered as a triggering the WWI. This radio
documentary presents obscure universes : Who heard about the
Browning M1910 pistol, made by National Factory of Arms (FN) in
Herstal, Belgium, the weapon that triggered the first war? Who
sees these war landscapes as do those deminers who recover
dozens of tons of ammunition each year? Who knows how much
pollution from ammunition treatment after the war is still
contaminating the North-East of France?
Réalisation
François Martig Mixage Christophe Rault Musique eRikm et François Martig Production Association Mono-Mono et Fonds d'Aide à la
Création Radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles de
Belgique
Browning M1910 : Le Son de la
Guerre a été diffusé à différents endroits :
- dans
l'exposition Sans tambour ni trompette – cent ans de guerres
[chap.5] commissariée par Julie Crenn à la galerie
Faux Mouvement à Metz du 14 décembre 2018 au 28 avril 2019
- dans
l'émission L'Heure de Pointe sur Radio Panik 105.4
Mhz, la radio libre et engagée bruxelloise, le mardi 23
octobre 2018 à 12h et le lundi 29 octobre 2018 à 22h30
director : Charlotte Bruneau cinematographer : Paula Oneț sound : François Martig
production : Caritas
Luxembourg, part of the campaign Rethink Your Clothes
22' - 16/9, VO English Stereo, color
“Rethink your Clothes” est un
court documentaire sur deux femmes qui cherchent des
alternatives au Fast-Fashion, un phénomène qui maintient les
travailleurs de l'industrie du vêtement en dessous du seuil de
pauvreté et affecte les acheteurs en les incitant à la
surconsommation. Du Bangladesh au Luxembourg, Salma et Christine
transforment leurs réflexions en actions concrètes et adoptent
de petits gestes comme solutions contre la production fast
fashion. La lutte au sein de l'industrie du vêtement est vue
sous un autre angle que la victimisation et / ou le blâme
habituel des personnes impliquées.
Nous voulons aller au-delà d'une dénonciation sombre des
mauvaises conditions de travail et montrer les alternatives qui
existent. “Rethink your Clothes” nous inspire pour découvrir
comment nous pouvons, ensemble, participer à changer le visage
de l'industrie du vêtement en prenant de petites mesures.
--
“Rethink your Clothes” is a short
docu-fiction about two women who are seeking alternatives to
fast fashion, a phenomenon that is keeping workers in the
garment industry below the poverty line and affects buyers by
tempting them into over-consumption. From Bangladesh to
Luxembourg, Salma and Christine turn their thoughts into
concrete actions and adopt small gestures as solutions against
the fast fashion production. The fight within the garment
industry is seen from another perspective than the usual
victimization and/or blaming of those involved.
We want to go beyond a bleak denunciation of bad working
conditions and show the alternatives that exist. “Rethink your
clothes” inspires us to find out how we can, together,
participate in changing the face of the garment industry by
taking little steps.
Awards and screened
Luxembourg Premiere
Esch-sur-Alzette, Luxemburg
December 21, 2018
Luxembourg Premiere
Kolkata Shorts International Film
Festival
Kolkata, India
July 21, 2019
Indian Premiere
Best documentary screenplay
and also at
Delhi shorts International Film
Festival
International Kids Film Festival
- Ikff
Nepal Human Rights International
Film Festival
Children International Film
Festival – Ciff, Dubai
___
un
héritage empoisonné
un film
documentaire d'Isabelle Masson-Loodts
Belgique, 2018
Réalisation : Isabelle Masson-Loodts
Avec les voix de :Isabelle Masson-Loodts et Gilles Masson
Images : Didier Hill-Derive, Clément Lecourt, Sébastien
Derave, Frédéric Riche
Musique originale : Gilles Masson
Prise de son : Eric Chabot, Vincent Somers, François
Martig
Montage image & son : Sylvia Ferreira Loureiro
Consultante montage : Emmanuelle Dupuis
Mixage : Francis Leclercq
Infographies : Nicolas Bonkain, Laura Maugéri
Étalonnage : Jérôme Berlaimont
Production : Ambiances...asbl, Promenons-nous dans les
bois (studio EJT Labo) et Luna Blue Film
57'07 - 16/9, VO FR, Stéréo, couleur
Alors qu'un siècle a suffi
pour faire oublier le danger, pourtant encore réel, des
rebuts de 14-18, comment croire que notre mémoire permettra
de maintenir la vigilance des générations futures autour des
déchets nucléaires qui resteront dangereux pour plusieurs
millénaires ?
--
While a century has been
enough to make us forget the danger, though still real, of
the rejects of 14-18, how can we believe that our memory
will help maintain the vigilance of future generations
around nuclear waste that will remain dangerous for several
millennia?
___
Two
pigeons perching on a bench
3. 5. 7. 8. and 9. November 2018
at 8pm
KASEMATTENTHEATER, Centre
Grand-Ducal d'Art Dramatique a.s.b.l. / Luxemburg
Concept, text and direction
Claire Thill Dramaturgy Catriona Kerridge Performance Catherine Elsen an Feyesa Wakjira Sound François Martig
Flying rats, vermin of the sky,
disease riddled birds? Military photographers, avian postmen,
messengers in the clouds? The pigeons are fed up, now they
have something to tweet about.
They are planning a coo to shake up the city and it all starts
at Place d’Armes.
Two Pigeons Perching on a Bench by Claire Thill is about
internet surveillance, eavesdropping and storytelling in the
digital age. Disparate story lines unveil themselves. Fiction
leaks into reality and reality into fiction. The audience will
be drawn into a metaphorical world where sound is an
influencer.
Featuring live sound, documentary style footage, a coo-ky
bird’s eye view with a surreal edge. Expect humour, a highly
physical performance and very animated pigeons.
Avatar accueille François
Martig en résidence pour le développement de la performance «
Varosha ».
En extension à l'exposition
ACHROMATOPSIE, l'Œil de Poisson et Avatar présentent deux
films de Martin Bureau et la performance de François Martig le
13 octobre à 20h30 dans la grande galerie de l'Œil de poisson,
à Québec.
L'exposition Achromatopsie propose
la mise en perspective de la notion de « conscience
collective » par des œuvres qui examinent des zones et
des frontières, réelles ou imaginées, poétiques, politiques ou
encore économiques qui peuvent possiblement en dissimuler
d'autres. Interpelé par cet enjeu auquel l'art fait face,
Avatar a invité François Martig en résidence pour travailler
une nouvelle forme performative à son
projet Varosha présentée en 2016, en Belgique.
L'artiste décrit l'expérience
qu'il a faite à Varosha, ville située sur l'île de Chypre :
« un point aveugle où s'amalgament les aspects les plus
radicaux de la modernité ». Autrefois paradis touristique,
mais devenue ville fantôme depuis l'invasion turque en 1974,
Varosha est aujourd’hui un amas de bâtisses vides et
délabrées. La performance, issue de ce projet, donne à voir
des extraits de témoignages entrecoupés de noirs et de
silences. Les apparitions et les disparitions d'images et de
sons dessinent en direct des frontières mouvantes à
l'intérieur desquelles les spectateurs expérimentent cette
fluctuation entre ce qui est raconté ou tu, interprété ou
perçu, entre ce qui est dissimulé et ce qui est mis en
lumière, consciemment ou non.
--
François Martig is in residency
for the development of the Varosha performance.
In addition to the exhibition ACHROMATOPSIE, l'Œil de Poisson
and Avatar present two films by Martin Bureau and the
performance of François Martig on October 13 at 8:30 pm in the
large gallery of l'Œil de poisson. The exhibition
Achromatopsie proposes to put the notion of "collective
consciousness" into perspective by works that examine areas
and boundaries, real or imagined, poetic, political or even
economic that may conceal others. Invoked by this issue, which
faces art, Avatar invite François Martig in residency to work
on a new performative form of his project Varosha presented in
2016, in Belgium.
The artist describes his
experience in Varosha, a town on the Cyprus island : "a blind
spot where the most radical aspects of modernity are
amalgamated." Once a tourist paradise, but now a ghost town
since the Turkish invasion in 1974, Varosha is today a heap of
empty and dilapidated buildings. The performance, resulting
from this project, allows to see excerpts of testimonies
interspersed with blacks and silences. Appearances and
disappearances of images and sounds draw live the moving
borders in which spectators experiment this fluctuation
between what is told or interpreted or perceived, between what
is concealed and what is hushed up, consciously or not.
art public charleroi / à partir du
02/09/2017 (toujours fonctionnel et actualisé)
charleroi (B)
hum!
Charleroi est une oeuvre sonore
géolocalisée disponible par le biais d’une application pour
smartphone à écouter au casque 24/24h. La composition est
réalisée à partir d’interviews et de prises de sons
environnementales faites à Charleroi, en Belgique, afin de
rendre hommage à ce paysage et à la population qui l’habite et
le transforme. Cette oeuvre a été rendue possible grâce au
soutien de la Commission des Arts de Wallonie et de la Ville
de Charleroi dans le cadre de la Triennale d’art public 2017,
ainsi que par le collectif MU (F) pour l’application sonore et
Nouvelle étiquette (F) pour la réalisation du design graphique
de l’application. hum! Charleroiest disponible sur itunes.apple.comou sur play.google.comselon
le smartphone dont vous disposez.
--
hum! Charleroi is
a geolocalized sound art piece you can listen 24 hours per day
by a smartphone app with headphones. The sound work is
composed by interviews and environmental sound recordings
through Charleroi. New recordings will be added continuously
to hum! in 2017 and 2018 and you will have an access for
several years hum! Charleroi is produced by the
Commission of Arts of Wallonia (B) and the City of Charleroi
(B) for the Triennial of public art 2017. The app is realized
by collectif MU (F) and the app’s graphic design by Nouvelle
Etiquette (F). hum! Charleroi is downloadable
on Apple
Store and Google
Play
Dans le cadre de l’exposition Jardin
infini, le Centre Pompidou-Metz sort de ses murs et
s’associe à la Ville de Metz, organisatrice de la
manifestation « L’Art dans les jardins ». Il propose trois
jardins éphémères conçus par des artistes qui ont travaillé
sur le déplacement des plantes.
Aux abords
immédiats du Centre Pompidou-Metz, François Martig propose un
jardin constitué de plantes dites « obsidionales ». Du latin
obsis, « siège », ce terme caractérise les espèces apparues
sur des territoires assiégés, de manière parfois fortuite. Des
semences glissées dans les fourrages ou les équipements
viennent ainsi d’Allemagne, des États-Unis ou du Bassin
méditerranéen. Théâtre de multiples guerres, la Lorraine
foisonne d’espèces végétales importées par les armées.
Les plantes présentes dans Gleis
1 sont les suivantes : Armérie maritime et
l’armérie à longues feuilles (Allemagne du Nord) /
Crin végétal (Allemagne) / Géranium des prés (Allemagne)
/ Knautie pourpre (Sud de la France) / Doradille
des sources (massifs montagneux Sud et Est de la
France) / Roquette à feuilles de cresson (région
méditerranéenne) / Potentille droite (Europe
méridionale, centrale et orientale, Asie occidentale,
Afrique du Nord) / Alysson blanc (Europe Centrale et
Orientale, Asie) / Bermudienne des montagnes
(Amérique du Nord) / Glycérie striée (Amérique
du Nord) Potentille de Norvège (Europe et Asie
septentrionale, Amérique du Nord)
En partenariat avec la ville de
Metz, dans le cadre de « L’Art dans les jardins ». Réalisé
dans le cadre du projet NOE-NOAH
Avec les projets des étudiants A2 - École Supérieure d'Art
de Lorraine • Metz
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L’ART MÊME Trimestriel #73
/ 07>09 2017 FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES
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HYPO LANDSCAPES
politics of battlefields
19 mai - 27 août
stadtgalerie, Saarbrucken (D)
HYPO
LANDSCAPES: politics of battlefields
est constituée de 3 oeuvres préoccupées par les questions
politiques et écologiques liées aux paysages de guerres.
Zone
Rouge porte sur ces zones de terres
irrécupérables dues aux combats sanglants de la guerre
1914-1918. La présence de milliers de cadavres et de
millions de munitions non explosées a obligé l’état
français à classer 17000 ha meusiens parmi 120000 ha en
zone rouge, zone non exploitable. Ainsi, suite à la
première guerre mondiale, le paysage classique lorrain
fait de cultures, de prairies et de vergers est devenu un
paysage boisé principalement de pins noir d’Autriche et
d’épicéas donnés par l’Allemagne à la France en guise de
dommage d’indemnité de guerre. Ces forêts artificielles
sont donc des marques très précises de l’après guerre et
sont représentatives de cette nature qui s’est adaptée à
ce territoire détruit et pollué. Dès 2007-2008, François
Martig a amorcé le projet Zone Rouge et a
produit différentes œuvres aux formes allant d'une
sculpture/haut-parleur à une série photographique
diffusées sous forme de caissons lumineux. Zone
Rouge est également traversée de différentes
interviews vidéos ou sonores.
La
Place à Gaz
"Il y
a un endroit au milieu d’une forêt magnifique où le sol
est noir et seulement quelques mousses et lichens
parviennent à peine à survivre. Durant de nombreuses
années, des agents forestiers déjeunèrent là-bas et des
chasseurs vinrent découper leur gibier. Ils y avaient
même construit un abri. En 2004, deux scientifiques
allemands analysèrent le sol et ils découvrirent des
taux d’arsenic entre 1000 et 10000 fois supérieur aux
taux habituels sans compter la présence de cadmium et de
mercure. L’arsenic migra dans les couches les plus
profondes du sous-sol par infiltration et ruissellement.
Ces eaux sont pollués à plus de 300 fois les taux admis.
La pollution s’étendit aussi par l’action des animaux,
des plantes et du vent. Dans les archives locales, on
peut trouver un rapport qui dit que 200000 obus
chimiques ont été brûlés afin de récupérer le métal mais
ce qui a entraîné également l’épandage de résidus
chimiques sur toute les surfaces à proximité.
Dans
le Nord et l’Est de la France 1 milliard de munitions de
tout calibre, équivalent à 15 millions de tonnes de
métal, ont été tirés entre 1914 et 1918 mais un quart
n’a pas explosé. Ainsi après l’armistice, sur ce site,
une société privée a pris le relais du ministère de la
guerre afin de transporter et neutraliser des centaines
de milliers de munitions non explosées par brûlage. En
2016, année aux anniversaires dramatiques comme ceux de
Tchernobyl ou de Fukushima, mais également un siècle
après le début de la bataille de Verdun, l’amnésie est
quasi totale mais la première guerre mondiale, la
première guerre industrielle aux séquelles
environnementales désastreuses, continue d’empoisonner
notre présent et coule toujours dans les veines de ses
habitants."
Avec Aux quatre vents,
lâcher de ballons remplis de graines, François Martig
dénonce les lobbies de l’industrie agro-alimentaire, qui
contrôlent la vente de semences et ne proposent plus
certaines variétés anciennes. Pour s’opposer à ce
quasi-monopole de quelques multinationales, François
Martig réalise des performances. Il récolte des graines
anciennes et les diffuse sur le territoire par le biais
de pigeons voyageurs, sur les marchés ou, comme ici, au
moyen de lâchers de ballons.
En partenariat avec la
ville de Metz et les étudiants A2 de l'Ecole Supérieure
d'Art de Lorraine -Metz dans le cadre de « L’Art dans
les jardins ». Réalisé dans le cadre du projet NOE-NOAH
___
BROWNING M1910
March 1 - April 9, 2017
National Centre For Contemporary Arts (NCCA) -
Kaliningrad Branch, (RUS)
Notes on the Beginning of the Short
20th Century curated by Dr.
Andrea Domesle and Frank Eckhardt.
The work of François Martig shows the aftermath
of World War I to the present. Starting from the
first sound of war June 28th 1914, ie two shots
from a Browning M1910 during the assassination
of Archduke Franz Ferdinand of Austria in
Sarajevo, Martig shows also a ''piece'' of
polluted earth by abandoned munitions in Verdun.
His residence in Vienna will also be an
opportunity to examine the Browning pistols
manufactured by FN corp. in Belgium, his origin
country, and exposed to the
Heeresgeschichtliches Museum in Vienna from the
June 28th 2014, 1 hundred year after the
assasination.
En octobre, dans le cadre
d’ASPHALTE, il présentera Varosha.
Ce film inédit, doublé d’une performance sonore,
explore l’histoire et le présent d’une luxueuse
station balnéaire chypriote bâtie en 1972. Devenue
ville fantôme après l’invasion turque en 1974, Varosha
suscite curiosité et fantasmes. Autrefois paradis
touristique, elle est aujourd’hui un amas de bâtisses
vides et délabrées s’étendant sur six kilomètres de
plage face au littoral. Quadrillée par l’armée turque
et sous le contrôle de l’ONU, elle incarne un point
aveugle où s’amalgament les aspects les plus radieux
et tragiques de la modernité.
Dans
le cadre de
ASPHALTE#2, Biennale des cultures dans l’espace public En
partenariat avecIncise
Une co-production
Incise, Espace d’exposition Charleroi avec le soutien
de la Fédération Wallonie-Bruxelles, secteur des arts
plastiques
CONSTELLATIONS
Chaud-humide-
froid-sec
festivalConstellationsde Metz2022
Cette exposition tente
un croisement entre botanique et colonialisme, en diffusant 4 pièces
sonores liées à la vie politique des pays d’où proviennent les
plantes présentées au sein des serres. Trois pièces sonores
spécialement créées pour Constellations sont diffusées,
ainsi qu’une quatrième pièce sonore réalisée en 2019 par Pali
Meursault et nommée Strikes, dédiée aux peuples en luttes contre
l’oppression néolibérale et la répression policière à Valparaíso au
Chili.
Pièce sonore pour la
serre de l'évolution RIO SAN JUAN est le nom du fleuve qui traverse
le sud Nicaragua de l'Océan Atlantique à l'Océan Pacifique. Le SAN
JUAN fût également le lieu de tournage du film de Julie Schroell
Cuentos del Rio (River Tales) auquel je participais comme
ingénieur du son en 2017.
Ce fût lors de ce tournage que
j'enregistrais ce texte de Julie Schroell interprété par
une enfant du village d'El Castillo et adapté pour Constellations.
"Comme je suis
triste. Si les choses continuent comme ça, je pense que je vais
disparaître. J'ai eu des siècles très durs et ce changement de
couleur m'a fait perdre ma beauté et mon éclat. Je ne suis plus le
même, et sans arbres je semble émacié. Je suis si maigre que l’on
voit la terre apparaître. Mes courants ne sont plus les mêmes.
Regardez mes collines, toutes sèches et brunes, elles ne sont plus
aussi vertes qu'avant. Avant, j'avais plein d’espèces d'arbres
partout, tout était comme dans la réserve naturelle d’Indio
Maiz : Il y avait des singes, des tigres, des aras, des
sangliers. Tout était si beau. Depuis l'arrivée des Espagnols mon
accès à la mer est devenu une obsession pour de nombreuses
personnes dans le monde. Il semble que je ne sois pas seulement
intéressant pour mes richesses naturelles, les rois et les reines
d'Europe ont mené des guerres pour me posséder, pour me conquérir.
Des chefs d'État du monde entier voulaient me contrôler. Des
explorateurs sont venus pour me prendre mes richesses. Et plus
tard, des ingénieurs anglais et américains sont venus me
transformer en canal. Imaginez, du béton dans mes fondements. Je
ne savais pas que j'étais si important pour les autres. Je ne suis
pas seulement intéressant en raison de mes richesses naturelles,
mais aussi en raison de ma position géographique et stratégique
dans le monde. En fait, avec deux océans, l'Atlantique et le
Pacifique, et avec mon voisin, le lac Cocibolca ou le lac
Nicaragua dont les eaux se déversent à chaque seconde dans mes
veines pour me donner la vie, nous formons un grand réseau
fluvial. Quelques kilomètres de terre nous séparent de l’Océan
Pacifique. Celui qui possédera la connexion interocéanique à
travers mes terres sera le nouveau maître du monde, disait-on. À
ce jour, plus de 72 fois des chefs d'États espagnols, français,
néerlandais, anglais et américains ont fait des plans pour me
transformer en canal. Heureusement, aucun de ces projets n'est
arrivé à son terme, sinon je n'existerais pas aujourd'hui. Tous
ces projets de canaux ont été accompagnés de grandes promesses de
développement économique pour les personnes vivant près de mes
eaux et dans tout le Nicaragua. Des centaines de milliers de
nouveaux emplois ont été promis. Ils ont permis le développement
des villes et des ports de marchandises. Le Nicaragua devait être
transformé en une nouvelle Constantinople. Napoléon III disait
qu'il avait un projet de canal permettant de faire rêver et
espérer toute une nation. Malheureusement, la réalité est ici très
différente. La plupart des gens vivent d'autosuffisance. Puis il y
a du monde dans la Palme Africaine et son huile de Palme. De
nombreuses personnes vont travailler au Costa Rica parce qu'il y a
peu d'emplois ici. Quand les hommes barbus d'Espagne sont venus
ici, beaucoup de choses ont changé. Le plus triste, c'est que la
plupart des gens de mon entourage ont disparu de mes rivages. De
nombreuses tribus indiennes vivaient ici. Il y avait, par exemple,
les Pipiles et les Cuatro Osos. Il y avait aussi les Ramas.
Aujourd'hui, presque aucun Indigène ne vit ici. J'ai observé avec
une grande tristesse comment des dizaines de milliers de personnes
ont été transformées en esclaves. D'autres ont été envoyés au
Pérou pour travailler dans les mines d'or. Beaucoup ont été tués
par les nouveaux arrivants. D'autres personnes de ma région ont
préféré se suicider plutôt que de succomber aux atrocités des
Espagnols. Leur sang coule toujours dans mes veines."
Serre des sous-bois équatorieux :
RUBEN DARIO "A ROOSEVELT"
"A Roosevelt" est un poème du poète
nicaraguayen Rubén Darío. Le poème a été écrit par Darío en janvier
1904 à Málaga, en Espagne. Il s'agit d'une réaction à l'implication
des États-Unis lors de la séparation du Panama de la Colombie.
C'est avec la voix de la Bible ou le
vers de Walt "Whitman '',
Qu'il faudrait parvenir à toi,
Chasseur!
Moderne et primitif, naturel et
complexe,
Avec un peu de Washington et un peu
plus de Nemrod !
C'est toi, les États-Unis,
Toi, le futur envahisseur
De l'Amérique au cœur sincère et
indigène (ingénue qui a du sang indigène)
Qui prie encore en Jésus-Christ,
Qui parle encore en espagnol.
C'est toi, superbe et fort modèle de
ta race,
C'est toi, civilisé et opposé à
Tolstoï,
toi, dompteur de chevaux et
massacreur de tigres,
Tu es un Alexandre-Nabuchodonosor.
(Toi, le professeur d'Energie,
Comme disent les fous d'à-présent.)
Tu crois que la vie est un incendie
Et que le progrès est une éruption ;
Tu crois que partout où tu mets la
main,
C'est l'avenir que tu poses.
Non !
Etats-Unis, vous êtes grands et
formidables.
Quand vous bougez, on sent un profond
tremblement
Se mouvoir à travers les vertèbres
des Andes.
Criez : on croit entendre rugir un
lion.
Hugo l'a dit à Grant : « A vous sont
les étoiles ! »
(Le soleil argentin en est à son
aurore,
Et voici l'astre du Chili...) Vous
êtes riches.
Vous honorez Mammon en même temps
qu'Hercule ;
Et, éclairant la voie des faciles
conquêtes,
Liberty lève son flambeau à New York.
Pourtant, notre Amérique, celle des
grands poètes
Depuis les temps anciens de
Netzahualcoyotl,
Celle qui conserva les traces de
Bacchus,
Et qui jadis apprit l'alphabet du
grand Pan,
Qui consulta les cieux, qui connut
l'Atlantide
Dont le nom nous parvient résonnant
dans Platon,
Qui, depuis les moments reculés de sa
vie,
Vit de parfum, de feu, de lumière et
d'amour,
l'Amérique du grand Montezuma, de
l'Inca,
l'Amérique parfumée de Christophe
Colomb,
l'Amérique catholique, l'Amérique
espagnole,
l'Amérique dans laquelle le noble
Guatemoc a dit :
"Je ne suis pas dans un lit de roses"
; que l'Amérique
qui tremble avec les ouragans et vit
d'amour,
des hommes aux yeux saxons et à l'âme
barbare, vit.
Et des rêves. Et aime, et vibre ; et
est la fille du Soleil.
Attention, l'Amérique espagnole vit !
Il y a un millier de lionceaux du
lion d'Espagne en liberté.
Il faudrait, Roosevelt, être Dieu
lui-même,
le terrible Fusilier et le fort
Chasseur,
pour nous tenir dans tes griffes de
fer.
Et, puisque vous avez tout, il vous
manque une chose : Dieu !
Serre de l'Orangerie :
Interview de François Vernier à propos des Plantes
obsidionales
La Lorraine est une des régions qui a
connu le plus de combats, notamment au cours des derniers siècles.
Il n’est donc pas étonnant que les plantes obsidionales y soient
très bien représentées.
Le terme obsidional est employé par
les botanistes depuis de XIXe siècle et plus particulièrement après
la guerre de 1870, quand Eugène Gaudefroy et Edmond Mouillefarine,
de la toute jeune Société Botanique de France, écrivent des articles
qualifiés de Florules obsidionales. Dans ces écrits, les auteurs
relèvent des listes de plantes exotiques apparues après le siège de
Paris. Ils font également référence à des travaux de collègues
d’autres villes de France qui observent les mêmes espèces après le
passage des troupes. De tout temps les déplacements de troupes
étrangères en pays occupés durant les guerres ont été des vecteurs
de végétaux. Très longtemps, les animaux ont été des auxiliaires
précieux des armées, jusqu’à la Première Guerre mondiale. La
Deuxième Guerre mondiale est plus mécanique, les animaux sont peu
employés, ce qui n’empêche pas certaines espèces végétales de
voyager et de s’installer, mais dans une moindre mesure que les
conflits précédents (guerres napoléoniennes, 1870, 1914-1918). Il
faut également dire que les semences ou les spores peuvent voyager
sur les vêtements des soldats ou sur les engins de guerre.
Serre Aride :
Pali Meursault <
strikes >
Inspiré par
l’usage sonore des casseroles dans le mouvement social chilien,<strikes> a d’abord été une collection
d’enregistrements, réalisés au gré des rencontres à Valparaíso
: chacun et chacune étant invité, selon son propre rythme et sa
propre énergie, à cogner sur objet choisi pour ses qualités sonores
ou symboliques.
La pièce sonore explore la polyphonie née de la superposition de ces
pulsations, et la multiplicité des rythmes fortuits qui en émergent.
<strikes> est une transe protestataire.
Sons créés avec Eric, Rodrigo, Martin, Jacob, François, Pablo,
Nicola, Nais, Rémi, Alejandro, Takumi, Rodolphe, Shaun, et avec des
hommes, des femmes et des enfants anonymes dans les rues de
Valparaíso, durant les rencontres Tsonami 2019 / pratiques sonores
en contexte de crise.
This exhibition is
at the crossroads of questions about botany and colonialism. Four
sound pieces question the political life of the countries from which
the plants presented in the greenhouses originate will be
broadcasted, including three sound pieces specially created for Constellations,
as well as a fourth sound piece created in 2019 by Pali Meursault
and called Strikes, dedicated to the people fighting against
neoliberal oppression and police repression in Valparaíso, Chile.
The RIO SAN JUAN is the name of the
river that runs through southern Nicaragua from the Atlantic to the
Pacific Ocean. The SAN JUAN was also the location for Julie
Schroell's film Cuentos del Rio (River Tales) in which I
participated as a sound operator in 2017.
It
was during this shoot that I recorded this text by Julie Schroell,
performed by a child from the village of El Castillo and adapted for
Constellations.
"How sad I am. If
things go on like this, I think I'll disappear. I've had some very
hard centuries and this change of colour has made me lose my
beauty and radiance. I am not the same, and without trees I look
emaciated. I am so thin that you can see the earth appear. My
currents are no longer the same. Look at my hills, all dry and
brown, they are not as green as before. I used to have lots of
tree species everywhere, everything was like in the Indio Maiz
nature reserve: there were monkeys, tigers, macaws, wild boars.
Everything was so beautiful. Since the arrival of the Spaniards my
access to the sea has become an obsession for many people in the
world. It seems that I am not only interesting for my natural
wealth, the kings and queens of Europe have waged wars to possess
me, to conquer me. Heads of state from all over the world wanted
to control me. Explorers came to take my wealth. And later,
English and American engineers came to turn me into a canal.
Imagine, concrete in my foundations. I didn't know I was so
important to others. I am not only interesting because of my
natural wealth, but also because of my geographical and strategic
position in the world. In fact, together with two oceans, the
Atlantic and the Pacific, and with my neighbour, Lake Cocibolca or
Lake Nicaragua, whose waters flow into my veins every second to
give me life, we form a great river system. A few kilometres of
land separate us from the Pacific Ocean. Whoever possesses the
inter-oceanic connection through my land will be the new master of
the world, it was said. To date, more than 72 times heads of state
from Spain, France, the Netherlands, England and the United States
have made plans to turn me into a canal. Fortunately, none of
these projects have been completed, otherwise I would not exist
today. All these canal projects were accompanied by great promises
of economic development for the people living near my waters and
throughout Nicaragua. Hundreds of thousands of new jobs have been
promised. They allowed the development of cities and cargo ports.
Nicaragua was to be transformed into a new Constantinople.
Napoleon III said that he had a canal project to give hope and
dreams to a whole nation. Unfortunately, the reality here is very
different. Most people live on self-sufficiency. Then there are
people in the African Palm and its palm oil. Many people go to
work in Costa Rica because there are few jobs here. When the
bearded men from Spain came here, many things changed. The sad
thing is that most of the people I know have disappeared from my
shores. Many Indian tribes used to live here. For example, there
were the Pipiles and the Cuatro Osos. There were also the Ramas.
Today, almost no indigenous people live here. I have watched with
great sadness as tens of thousands of people have been turned into
slaves. Others were sent to Peru to work in the gold mines. Many
were killed by the newcomers. Others from my region preferred to
commit suicide rather than succumb to the atrocities of the
Spaniards. Their blood still runs through my veins."
RUBEN DARIO "A ROOSEVELT"
"To Roosevelt" is a poem by the
Nicaraguan poet Rubén Darío. The poem was written by Darío in
January 1904 in Málaga, Spain. It is a reaction to the involvement
of the United States in the separation of Panama from Colombia.
It is with the voice of the Bible or the verse of Walt "Whitman",
That we should reach you, Hunter!
Modern and primitive, natural and complex,
With a little Washington and a little more Nimrod!
You are the United States,
You, the future invader
Of America with a sincere and native heart (ingenuous with native
blood)
Who still prays in Jesus Christ,
Who still speaks in Spanish.
It is you, superb and strong model of your race,
It is you, civilised and opposed to Tolstoy,
You, tamer of horses and slayer of tigers,
You are an Alexander Nebuchadnezzar.
(You, the professor of Energy,
As the fools of the present say.)
You believe that life is a fire
And that progress is an eruption;
You believe that wherever you put your hand,
It is the future that you lay.
No !
America, you are great and formidable.
When you move, one feels a deep tremor
Moving through the vertebrae of the Andes.
Scream: you sound like a lion roaring.
Hugo said it to Grant: "To you are the stars!
(The Argentine sun is in its dawn,
And here is the star of Chile...) You are rich.
You honour Mammon as well as Hercules;
And, lighting the way to easy conquests,
Liberty lifts her torch in New York.
Yet our America, that of the great poets
Since the ancient times of Netzahualcoyotl,
The one that kept the traces of Bacchus,
And once learned the alphabet from the great Pan,
Who consulted the heavens, who knew Atlantis
Whose name reaches us echoing in Plato,
Who, from the earliest moments of his life,
Lives on perfume, fire, light and love,
the America of the great Montezuma, of the Inca,
the perfumed America of Christopher Columbus,
the Catholic America, the Spanish America,
the America in which the noble Guatemoc said:
"I am not in a bed of roses"; that America
that trembles with hurricanes and lives on love,
men with Saxon eyes and barbarian souls, lives.
And dreams. And loves, and vibrates; and is the daughter of the Sun.
Beware, Spanish America lives!
There are a thousand cubs of the Spanish lion at large.
It would be necessary, Roosevelt, to be God himself,
the terrible Rifleman and the strong Hunter,
to hold us in your iron clutches.
And, since you have everything, you lack one thing: God!
Interview with François Vernier about Obsidionalis Plants
Lorraine is one of the regions that
has seen the most fighting, particularly over the last few
centuries. It is therefore not surprising that obsidionalis plants
are very well represented there.
The term obsidionalis has been used by botanists since the 19th
century and more particularly after the 1870 war, when Eugène
Gaudefroy and Edmond Mouillefarine, of the very young Société
Botanique de France, wrote articles entitled Florules obsidionales.
In these writings, the authors list exotic plants that had appeared
after the siege of Paris. They also refer to the work of colleagues
in other French cities who observed the same species after the
passage of the troops. The movement of foreign troops in occupied
countries during wars has always been a vector of plants. For a very
long time, animals were precious auxiliaries of the armies, until
the First World War. The Second World War was more mechanical and
animals were not used very much, which did not prevent certain plant
species from travelling and becoming established, but to a lesser
extent than in previous conflicts (Napoleonic wars, 1870,
1914-1918). It must also be said that seeds or spores can travel on
soldiers' clothing or on war machines.
Pali Meursault <
strikes >
Inspired by the sonic use of pots
and pans in the chilean social movement, <Strikes> was
first a collection of recordings, made one encounter after another
in Valparaíso: each person was invited, according to his or her own
rhythm and energy, to bang on an object chosen for its sonic or
symbolic qualities. The piece explores the polyphony that results
from the superposition of these pulsations, and the serendipitous
multiplicity of rhythms that emerge. <Strikes> is
protest trance music.
Sounds created with Eric, Rodrigo, Martin, Jacob, François, Pablo,
Nicola, Nais, Rémi, Alejandro, Takumi, Rodolphe, Shaun, and
anonymous men, women and children in the streets of Valparaiso,
during the encounter Tsonami 2019 / sound practices in context of
crisis. <Strikes> is dedicated to the people fighting
neoliberal oppression and police repression. Released online by
ORAL_Records, the money received will be entirely donated to a
community organization in Valparaíso through the Tsonami festival,,
to support their organisation of the social, territorial, student
and political struggles in Valparaíso.